Dans l'atelier de Léonard de Vinci, croquis, dessins et notes exécutés sur des supports de toutes tailles, de toutes qualités s'accumulaient un peu partout. A l'époque ces documents avaient peu d'importance. Au XVIe siècle un conservateur du nom de Pompeo Leoni a l'idée de les rassembler. Il est contraint de les retailler, de les coller entre eux, dos à dos, pour que le tout forme un ensemble. Ce sont les Codex qui vont être dispersés dans différentes bibliothèques et collections. Entre 1966 et 1969, constatant que certains de ces documents précieux commencent à se détériorer, des moines décident de les restaurer. Le Codex Atlanticus va révéler un secret tout à fait inattendu :c'est en séparant deux feuillets de ce codex que Leoni avait collés que les moines découvrent le croquis d'une bicyclette entouré de dessins un peu obscènes et naïfs (en haut à gauche : feuillets 132 verso et 133 verso, du Codex Atlanticus). Le dessin n'est assurément pas de la main de Léonard lui-même mais on sait que les élèves avaient coutume de faire des rajouts aux croquis du maître puisque ces documents n'avaient aucune valeur. On suppose que ce dessin de bicyclette est une mauvaise reproduction d'un croquis de Léonard lui-même, perdu depuis.

On a d'ailleurs conservé des croquis de machines de guerre, d'hélicoptères ou autres réellement dessinés par Vinci. Les dessins de la main de Léonard de Vinci qui figurent au recto de ce document sont datés de 1493. La bicyclette (celle qui ressemble à celle-ci) ne sera inventée qu'en 1860. Donc, près de 400 ans plus tard. Il s'agit peut-être d'un faux.

Mais, coïncidence troublante, il existe une planche de la main de Léonard dans le Codex de Madrid qui décrit dans le détail l'invention de la chaîne à dents cubiques (reproduction en bas, à gauche). Les mêmes dents cubiques sont repérables sur le croquis de la bicyclette. Ces feuillets du Codex de Madrid sont également datés de 1493.

Cette découverte, si elle est authentifiée, s'avère sensationnelle.

S'agit-il d'un faux ?